La situation actuelle

Le principal problème est la répartition des médecins sur le territoire français. Des médecins, il y en a, mais trop peu dans les régions à faible densité démographique. Début 2012, 217 000 médecins étaient en activité, on compte dans l’Hexagone 345 médecins pour 100 000 habitants, nous sommes donc largement au-dessus du seuil critique établi à 250 médecins pour 100 000 habitants. Le nombre de professionnel de la santé en France ne manque donc pas ! Deux fractures sont distinguables. La première entre le Nord à faible densité (hormis l’Alsace et l’Ile-de-France) et le Sud à forte densité de médecins (sauf pour les régions Corse, PACA, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Aquitaine). La deuxième fracture se trouve au niveau des zones urbaines et des zones rurales où le nombre de médecin manque grandement. De ce fait, 34 départements sont menacés de désertification médicale en raison d’une faible densité de généralistes et de nombreux départs en retraite prévus d’ici à 2017.

"Certaines collectivités font de plus en plus appel à des praticiens retraités pour venir en aide aux malades."

Une solution contestée : faire travailler des retraités

Certaines collectivités font de plus en plus appel à des praticiens retraités pour venir en aide aux malades. Faire appel à des retraités permet d’aider les personnes ayant besoin d’un médecin, mais également les personnes retraités qui n’ont pas forcément envie de rester inactifs pendant leur retraite et qui souhaitent reprendre leur service. C’est ce qu’il s’est passé dans le Loiret, et 15 autres retraités devraient suivre la même voie. C’est un enjeu de taille pour cette région puisqu’ils ont actuellement besoin de 25 personnes dans le domaine de la santé, et ce problème se pose de façon plus ou moins importante dans presque toutes les régions de France. Cependant, il est possible que les retraités soient vite dépassés par les nouvelles pratiques médicales et pourraient vite être surmenés, d’autant plus qu’aucune limite d’âge n’a été instaurée pour le moment. Cette solution qui consiste à faire revenir des médecins en retraite intervient après plusieurs mesures jugées peu efficaces. En effet, beaucoup de département comme le Loiret ont investi des millions d’euros pour inciter les médecins à venir travailler dans ces départements. Des aides ont été mises en place pour la reprise de cabinets ou la création de maison de santé, même des bourses ont été attribuées à des jeunes médecins s’ils s’installaient pour 5 ans dans le département, mais cela n’a pas suffi.

Objectif : donner envie aux jeunes diplômés de s’y installer

Un des problèmes majeurs est que les jeunes praticiens « ne se voient pas » s’installer pour travailler dans des zones rurales. De plus, ils voient souvent leurs patients comme des « simples clients » et sont donc peu sensibles aux problèmes liés aux déserts médicaux. Ils recherchent davantage les nouvelles technologies dans le domaine médical qu’ils ne peuvent trouver que dans les grandes villes de France. Cependant, un objectif de 200 jeunes médecins avait été fixé il y a un an par Marisol Touraine, ministre de la santé. Objectif qui a été atteint puisque 180 jeunes médecins sont actuellement en poste dans des territoires peu dotés de médecins et 20 autres le seront bientôt. En échange ils sont notamment garantis d’un revenu minimum de 3640 euros net par mois pendant deux ans. Ces créations d’emplois restent tout de même minimes puisqu’on compte en milliers les besoins en médecins dans ces zones désertées. Dans les faits, les jeunes ne sont pas contre le fait de s’installer dans ces régions, ils ne veulent juste s’installer en équipe. C’est pourquoi on voit beaucoup apparaitre des cabinets de groupe où plusieurs médecins exercent leur activité. Ils se sentent ainsi plus en sécurité et plus en confiance, sachant qu’ils n’ont que très peu d’expérience dans le libéral.
 

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