Le tourisme médical : un remède efficace contre le déficit du secteur hospitalier
Le tourisme médical consiste en l’accueil de riches patients étrangers dans les hôpitaux français. Le rapport de Jean de Kervasdoué s’inscrit dans une volonté de « valorisation de l’expertise médicale française » souhaitée par le gouvernement, autrement dit, une valorisation du tourisme médical. D’après cette enquête, le tourisme médical pourrait atteindre en France un chiffre d’affaire de 2 milliards d’euros, et créer 30 000 emplois en cinq ans.
En effet, dans les pays du Sud, on compte 300 millions de personnes qui gagnent autant que les 5% des Français les plus riches. Mais ces personnes ne bénéficient pas des soins adaptés dans leur pays, et préfèrent se faire soigner à l’étranger. Alors que ce tourisme médical est très développé dans certains pays d’Europe, notamment l’Allemagne et la Suisse, la France est « à la traîne », car le fait d’enrichir les caisses déficitaires des hôpitaux grâce à l’accueil de très riches patients étrangers est un sujet tabou, surtout lorsqu’il s’agit d’hôpitaux publics. En effet, les autorités et l’opinion publique craignent que les patients français en pâtissent, à une époque où les chambres et les lits d’hôpitaux, mais aussi certains médecins spécialistes, manquent de plus en plus.
"D’après Jean de Kervasdoué, la France possède de très nombreux atouts pour devenir un pays d’accueil des patients étrangers. " |
Autres freins au développement du tourisme médical français : les contraintes administratives (il faut environ 3 jours pour fournir un devis à un patient étranger), la vétusté de certains locaux, l’obstacle de la langue (le personnel hospitalier n’est pas formé pour parler plusieurs langues) et enfin l’interdiction de la publicité pour les médecins français.
Comment développer le tourisme médical en France ?
D’après Jean de Kervasdoué, la France possède de très nombreux atouts pour devenir un pays d’accueil des patients étrangers. Parmi eux, l’excellence des équipes médicales, les nombreuses opérations qui constituent des « premières mondiales », des compagnies d’assistance de renommée internationale, la notoriété des French doctors dans l’humanitaire, et surtout, des tarifs très compétitifs par rapport à ceux pratiqués en Allemagne, en Suisse, au Canada encore plus aux Etats-Unis.
Pour développer ce type de tourisme médical, l’économiste préconise plusieurs choses. Tout d’abord, la création d’une agence publique dont le rôle serait de promouvoir et d’organiser la prise en charge des patients étrangers, de mettre en place un label « capable d’accueillir les malades étrangers » pour les hôpitaux, de développer un portail étranger en 5 ou 6 langues (arabe, anglais, espagnol, russe, chinois…). En plus de cela, il faudrait simplifier les procédures de visa pour les patients. Il préconise également l’amélioration de la qualité d’hôtellerie et de restauration des hôpitaux, qu’il juge trop spartiate, et la création d’hôtels haut de gamme pour accueillir les patients et leurs familles.