Pourquoi l’e-santé est-elle soutenue par les start-up ?
L’e-santé est définie par l’Organisation Mondiale de la Santé comme « les services du numérique au service du bien-être de la personne » ou comme « l’utilisation des outils de production, de transmission, de gestion et de partage d’informations numérisées au bénéfice des pratiques tant médicales que médico-sociales ».
La Commission Européenne, elle, retient une définition plus large de l’e-santé en la définissant comme l’ensemble des technologies et services pour les soins médicaux basés sur les technologies de l’information et de la communication.
L’e-santé, c’est donc mettre les technologies numériques au service de la santé traditionnelle en vue de la transformer.
Les start-up sont des jeunes entreprises innovantes qui ont un fort potentiel de développement. Ce n’est pas étonnant que certaines d’entre elles se soient lancées dans l’e-santé. En effet, l’e-santé est un domaine innovant grâce au développement des technologies numériques au service de la santé. L’e-santé répond donc à l’esprit start-up.
Pour que les projets des start-up voient le jour, elles se regroupent dans des incubateurs. Le Gouvernement définit l’incubateur comme une « organisation d’appui à la création d’entreprise qui permet de passer de l’idée initiale à la réalisation et à la consolidation d’un projet ». Des incubateurs dédiés à l’e-santé ont d’ailleurs vu le jour. Ils offrent aux start-up hébergement, service et lieux de partage.
Quel est l’avis des médecins français sur l’e-santé ?
L’innovation technologique dans le domaine de l’e-santé est plutôt bien vue par les médecins, notamment les jeunes médecins ou les étudiants en PACES.
D’après une étude publiée par le Lab e-santé en février 2016 :
• 44% des médecins de moins de 35 ans estiment que les outils digitaux « améliorent ou améliorerons les relations des médecins avec les patients »
• 59% des médecins de moins de 35 ans jugent que l’innovation technologique « promet de belles choses ».
De plus, certains médecins français se lancent directement dans l’entrepreneuriat. Ils travaillent dans des start-up dans le domaine médical. Par exemple, la page facebook Eppocrate a été lancée par une jeune docteure qui voulait transmettre des informations sur l’e-santé. La page a si bien marché qu’elle a obtenu le statut d’ONG ayant pour but la promotion des nouvelles technologies dans le domaine de la santé.
Cette évolution de carrière tournée vers l’e-santé est un phénomène global en Europe. De nombreux évènements sont organisés autour de l’innovation dans le secteur médical. Paris a d’ailleurs récemment accueilli la Paris Healthcare Week qui abordait le thème de l’hôpital connecté de demain.
Des exemples de start-up engagées dans l’e-santé
De très nombreuses start-up se lancent dans la santé connectée parce qu’il y a un marché et des besoins. Au sein de la Métropole de Montpellier, 3 start-up dans l’e-santé ont obtenu le Pass French Tech, 5 ont levé plus d’un million d’euros et 4 sont classées au Technology Fast 500 EMA.
Feeligreen, lancée en 2012 à Valbonne (Alpes Maritime) avait pour objectif de lier processus physique et thérapie. L’idée était de concevoir des dispositifs médicaux qui utilisent des micro-courants pour diffuser des actifs à travers la peau des patients. Les produits utilisés ciblent des affections dermatologiques ou des douleurs chroniques qui sont transmises par les technologies utilisées. En alliant chimie et électronique, la start-up répond à un besoin thérapeutique par l’innovation.
Mais l’e-santé ne s’intéresse pas uniquement aux maladies ou aux douleurs des patients. Certaines start-up se lancent dans l’amélioration de la santé par le développement de pratiques sportives. Par exemple, Macadam Tonic, hébergée dans l’incubateur e-santé Boucicaut de Paris & Co, propose d’intégrer la pratique sportive à la ville. L’idée, c’est de s’exercer en utilisant le matériel mis à notre disposition dans notre environnement pour bouger au quotidien. L’objectif de Macadam Tonic est de démocratiser l’activité physique et sportive, puis de mesurer son impact sur la santé. La start-up propose son innovation e-santé aux entreprises, mutuelles et collectivités. Les organismes n’ont pas de coût d’installation et favorisent la santé des populations qu’ils accueillent. La ville de Courbevoie dans les Hauts-de-Seine a développé, grâce à Macadam Tonic, un parcours santé interactif dans la ville.
En bref, l’e-santé ça fonctionne et c’est bénéfique pour les usagers et les professionnels. Donc si vous avez la fibre entrepreneuriale et un attrait pour le médical, vous pouvez trouver votre place dans une start-up ou même lancé votre propre projet.