Pourquoi réformer les études PACES ?
Le problème des études de médecine est le sureffectif. Le sureffectif oblige parfois les étudiants à suivre les cours magistraux par haut-parleur dans une autre salle. Les universités ont du mal à répondre à la demande sur tout le territoire français (Paris, Amiens, Lille…). Les études de médecine sont inscrites dans les filières dites « à capacité limitée ». Ce sont donc des formations qui ouvrent la voie à la sélection, pour l’instant géographique.
La sélection est aussi très forte à la fin de la première année de PACES. Seuls 20% des étudiants sont autorisés à poursuivre en deuxième année. Ceux pouvant avoir accès aux cours privés sont par ailleurs favorisés.
Le problème du sureffectif n’est pas une spécificité française. 34 pays de l’OCDE balisent leurs études de médecine (numerus clausus, condition d’accès, coût…). Il faut donc réformer les études PACES pour répondre aux problèmes de sureffectifs.
Réforme des études de médecine
On a d’abord entendu parler de la réforme des études PACES par la rumeur d’une sélection faite « au hasard ». En effet, l’idée d’un tirage au sort dès l’inscription avait été soulevée par la presse mais a été démentie par le rectorat de Paris.
Néanmoins, si le rectorat refuse une sélection « au hasard », le nombre de places ouvertes en PACES est limité. 7500 places ont été ouvertes par le rectorat pour près de 8000 demandes d’élèves de terminales en premier vœu post-bac. Ce nombre est comparable à celui de l’année 2015-2016 et devrait correspondre au nombre final d’élèves qui prend en compte les désistements et les redoublements.
Pour la réforme des études PACES, le Conseil National de l’Ordre des Médecins préconise aussi de :
• Mettre en place un numérus clausus « régional » qui soit en adéquation avec les besoins territoriaux et les capacités de formation des universités.
• Favoriser les réorientations en cours d’années avec la promotion de passerelles avec les autres filières scientifiques de l’université.
• Présélectionner les étudiants après le bac pour limiter l’échec en première année de médecine. Mais le Conseil ne donne pas de critères de sélection.
Le Conseil National de l’Ordre des Médecins prend notamment en compte dans ses propositions le besoin de lutter contre les déserts médicaux.
Il propose aussi des points de réforme pour l’externat avec :
• La régionalisation des ECN qui deviendraient des ECIS (Examens Classant Inter-régionaux) afin de coller aux besoins de santé régionaux
• L’instauration d’une note éliminatoire à l’ECN avec redoublement en cas de résultat inférieur à cette note.
Le Conseil National de l’Ordre des Médecins préconise également une réforme de l’internat avec :
• Le renforcement de la professionnalisation au cours de l’internat notamment via l’augmentation du nombre de stages ambulatoires en cabinets de villes ou centre privés
• La mise en place d’un « parcours post-DES de territoire » qui a pour objectif d’inciter les jeunes médecins à exercer dans les zones sous-médicalisées en échange d’une augmentation financière.
La réforme des études PACES est donc nécessaire pour lutter contre le sureffectif et contre les déserts médicaux.
Réforme : ce qui va changer pour les formations paramédicales
La volonté de créer des passerelles entre études PACES et études scientifiques conduit à faire évoluer aussi le régime des formations paramédicales. Ce changement consisterait à :
• Aligner les droits des élèves en formations paramédicales sur ceux des étudiants en PACES notamment en lissant leurs droits aux prestations sociales du Crous (restauration collective, logement étudiant, bourses sur critères sociaux…)
• Faciliter l’accès aux études PACES pour les professionnels paramédicaux en leur donnant des passerelles pour entrer directement en deuxième ou troisième année d’études de médecine.
Dès la rentrée 2017, des mesures vont être mises en place pour rapprocher les études paramédicales aux études PACES. Il est notamment prévu de :
• Mutualiser une partie des cours aux deux types de formations
• Faire évoluer les modalités d’entrée dans le troisième cycle en aidant à construire le projet professionnel des étudiants mais aussi en prenant en compte les besoins territoriaux
• Développer l’offre de formations paramédicales dans le public
• Intégrer les formations paramédicales dans les universités ce qui facilitera la réduction des coûts, le lissage des droits et la création de passerelles.
Réformer les études PACES est un véritable enjeu pour les étudiants et pour le territoire. La réforme doit permettre de répondre aux besoins et de limiter le nombre d’échecs. En complément des études PACES, les études paramédicales sont elles aussi modifiées pour favoriser les passerelles entre formations.