Daiichi Sankyo est un groupe pharmaceutique mondial basé à Tokyo et présent dans une cinquantaine de pays dont 12 en Europe avec la France. Il fait aujourd’hui parti des 20 laboratoires pharmaceutiques les plus importants au monde et compte 17 000 salariés dont 2 000 en Europe. Ce groupe est spécialisé dans la commercialisation de traitements destinés à lutter contre d’importantes maladies comme l’hypertension ou le diabète par exemple. En France, sur une durée de 10 ans, Daiichi Sankyo est devenue la première filiale européenne du groupe. Pourtant, la filiale française du groupe international est sur le point d’être en grande partie rayée de la carte.
Des centaines d’emplois supprimés
Mauvaise nouvelle pour la filiale française de l’industrie pharmaceutique japonaise Daiichi Sankyo : 284 salariés sont sur le point d’être licenciés. Décryptage de ce fléau avec Carrière médicale.
Qui est concerné par cette vague de licenciements ?
La direction européenne du groupe pharmaceutique Daiichi Sankyo a récemment annoncé vouloir se séparer de la quasi-totalité de ses effectifs implantés en France. Ce plan social prévoit le départ 94% des salariés de la compagnie pharmaceutique en France. L’ensemble des visiteurs médicaux est touché par ce plan social, soit l’ensemble des personnes chargées de visiter les cabinets médicaux, comme les pharmaciens, pour leur présenter des produits pharmaceutiques.
Selon les syndicats, la direction de l’entreprise Daiichi Sankyo souhaiterait que les négociations s’achèvent d’ici la fin de l’année 2016.
Il faut savoir qu’un plan social avait déjà eu lieu en 2013 chez Daiichi Sankyo France et qu’il avait abouti sur 160 départs volontaires et 6 licenciements !
Quelles sont les causes de si nombreuses destitutions d’emploi ?
Selon la déléguée de la CGT, les motivations de l’entreprise pharmaceutique sont uniquement boursières et financières. Réunis en intersyndicale les syndicats de la CGT, de la CFE-CGC, de l’UNSA et de l’USAPIE réclament un accompagnement minimum pour les salariés licenciés et plus particulièrement pour les plus séniors d’entre eux. En effet, selon eux, aucune disposition de cessation anticipée d’activité n’est prévue par le groupe pour le moment. Les salariés du groupe Daiichi Sankyo France entendent bien aussi de leur côté exprimer leur mécontentement puisqu’une grève du personnel est prévue le 24 novembre prochain et sera accompagnée d’une manifestation devant le ministère de la santé.
La société pharmaceutique s’est également exprimée suite à son annonce de licenciements massifs. Pour elle, Daiichi Sankyo fait face à un contexte particulièrement difficile et se voit dans l’obligation de licencier un grand nombre de ses salariés implantés en France. Les raisons évoquées ? Le déremboursement effectif du médicament « olmésartan » prescrit contre l’hypertension : selon Daiichi Sankyo, ce médicament représente la plus grande part du chiffre d’affaires en France et sera déremboursé à partir du 1er janvier 2017. Or, les médecins généralistes ne commandent déjà plus le médicament, en prévision de son futur déremboursement. L’autre raison déterminante qui a conduite à la décision de licencier semble être le report par les institutions françaises de la mise sur le marché de « Lixiana », un autre médicament du laboratoire.
De manière globale, l’entreprise pharmaceutique évoque un contexte économique difficile pour les laboratoires pharmaceutiques en général. En effet, on note une baisse mécanique de 80 % du chiffre d’affaires de Daiichi Sankyo par rapport à l’année précédente. L’année 2016 s’accompagnera donc de pertes de l’ordre de 15 millions d’euros. Il faut savoir qu’au premier semestre, le chiffre d’affaires du groupe pharmaceutique avait déjà reculé de 4.3%.
La situation actuelle du groupe Daiichi Sankyo n’est pas un cas isolé. En effet, le lobby pharmaceutique français « Le Leem » comptait 11 plans de sauvegarde de l’emploi en octobre 2016. Cela concerne 1 953 suppressions de postes depuis le début de l’année contre 1 560 l’année dernière. Et, comme le montre le cas Daiichi Sankyo France, les trois quarts de ces suppressions d’emplois concernent des visiteurs médicaux.